Le Traité sur la Pandémie : Implications pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale

date Publié le 24/05/2024

La communauté mondiale est sur le point de réaliser une avancée majeure en matière de politique de santé publique : le Traité sur la Pandémie, officiellement connu sous le nom d’Instrument international pour la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies. Cet accord international est actuellement en cours de négociation par les États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le but de renforcer la coopération mondiale afin de mieux se préparer aux futures pandémies, de les prévenir et d’y répondre. Alors que les négociations se poursuivent, les organisations de la société civile (OSC) expriment leurs préoccupations et leurs demandes, en particulier celles représentant l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, des régions qui ont historiquement fait face à des défis de santé publique significatifs.

Aperçu du Traité sur la Pandémie

Le Traité sur la Pandémie vise à favoriser une meilleure collaboration internationale en matière de préparation et de réponse aux pandémies. Les éléments clés en cours de négociation incluent :

  • Partage des ressources et des agents pathogènes : Faciliter la distribution équitable des fournitures médicales et le partage des matériaux biologiques essentiels.
  • Systèmes d’alerte précoce : Mettre en place des mécanismes robustes pour la détection et le signalement en temps opportun des pandémies potentielles.
  • Recherche et développement : Promouvoir le développement et la diffusion de vaccins et de traitements.
  • Accès équitable : Assurer que tous les pays, quel que soit leur statut économique, aient accès aux contre-mesures médicales.

Les négociations ont commencé en 2021, avec les discussions les plus récentes se concluant en mai 2024. Un vote final sur le texte du traité est prévu lors de l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2024.

Préoccupations Soulevées par les Organisations de la Société Civile

Malgré les objectifs prometteurs du traité, les organisations de la société civile (OSC) ont exprimé des préoccupations importantes concernant le projet actuel. Elles soutiennent que le projet n’établit pas un cadre véritablement équitable et coopératif. Les principaux problèmes soulignés par les OSC incluent :

  • Manque de transparence et de participation publique : Le processus de négociation a été critiqué pour son manque de transparence et les opportunités limitées de participation du public.
  • Mesures de responsabilité faibles : Le projet manque de mécanismes robustes pour tenir les pays responsables de leurs engagements.
  • Accent sur les mesures volontaires : La dépendance à la conformité volontaire plutôt qu’à des obligations contraignantes soulève des doutes quant à l’efficacité du traité.
  • Préoccupations liées à la propriété intellectuelle : Les dispositions relatives à la propriété intellectuelle pourraient entraver l’accès aux médicaments et vaccins essentiels.
  • Perpétuation du statu quo : Le projet est perçu comme renforçant les inégalités existantes plutôt que de s’attaquer aux causes profondes des disparités en matière de santé mondiale.

Implications pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale

Les préoccupations des OSC sont particulièrement pertinentes pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, des régions qui ont enduré d’importantes crises sanitaires, notamment les épidémies d’Ebola et les défis persistants posés par les maladies infectieuses. La région de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale a été confrontée à de nombreux défis, en particulier des disparités d’accès. La distribution équitable des ressources et la mise en place de systèmes d’alerte précoce robustes sont cruciales pour ces régions, où les infrastructures de santé sont souvent sous-développées et sous-financées.

Les demandes des OSC pour un traité amélioré

Les OSC ont formulé des demandes claires pour garantir que le Traité sur la Pandémie réponde aux besoins de tous les pays :

  • Pas de pression : Les OSC militent contre toute pression visant à accepter le projet initial proposé par l’OMS et le Bureau (organisateurs).
  • Contrôle des États membres : Elles insistent sur le fait que les États membres devraient conserver la liberté de modifier le texte initial et de poursuivre les négociations jusqu’à ce qu’un consensus soit atteint.
  • Processus transparent : Il devrait y avoir des informations claires sur les prochaines réunions, y compris le format (formel/informel), le timing et les sujets, pour garantir la transparence et l’inclusivité.

Conclusion

À mesure que le monde avance vers la finalisation du Traité sur la Pandémie, il est crucial que les voix de tous les intervenants, en particulier ceux des régions vulnérables comme l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, soient entendues et prises en compte. Le traité a le potentiel de transformer la sécurité sanitaire mondiale, mais seulement s’il reflète véritablement les principes d’équité, de transparence et de responsabilité. Pour des informations plus détaillées et des mises à jour en cours, veuillez visiter le Third World Network.

En abordant ces préoccupations et en garantissant un processus de négociation véritablement inclusif, le Traité sur la Pandémie peut devenir un accord historique qui non seulement prépare le monde aux pandémies futures, mais promeut également l’équité en matière de santé mondiale. Les OSC peuvent contacter leurs ministères de la Santé pour faire part de leurs préoccupations.

Vous pouvez trouver la dernière version du traité ici.

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