Éditorial – Le bilan d’Aliou SYLLA

Dr. Aliou SYLLA
Fondateur d’ARCAD Santé +
Président du CSIH-WCA (2018-2023)

« Depuis sa création jusqu’à ce jour, l’Institut de la Société Civile pour la Santé en Afrique de l’Ouest et du Centre (CSIH-WCA) a traversé plusieurs phases, allant de l’établissement de sa structure et de son secrétariat au cours d’une période marquée par l’émergence de la COVID-19 à la création de groupes thématiques et de plateformes nationales, le tout dans un contexte socio-sanitaire et sécuritaire régional instable et tendu.

Un mécanisme unique

Ces événements nous ont offert l’opportunité de vérifier la validité de la mise en place de ce mécanisme unique qu’est le CSIH-WCA.

Les crises multidimensionnelles tant sur le plan de la santé que de la sécurité et la COVID-19 ont secoué l’ensemble de l’humanité, nous obligeant à réfléchir à notre avenir et à ce que nous voulons être. L’épidémie de SIDA quant à elle, reste alarmante dans notre région, comme le souligne le rapport 2022 de l’ONUSIDA « DANGER » ; et ce, bien que des progrès aient été réalisés. Il a été démontré que la frange de la communauté représentée par les populations clés, y compris les jeunes et surtout les filles, reste fortement exposée et vulnérable au VIH.

ENDA Santé, un partenaire sans faille

Depuis le début, et malgré les événements, ENDA Santé a toujours soutenu le CSIH-WCA, de sa création jusqu’à l’accueil de l’organisation. Au nom des membres, je tiens à exprimer mes plus sincères remerciements à ENDA Santé pour son soutien à notre Institut. Ce soutien nous a permis de mener à bien des activités telles que le renforcement des capacités des associations membres par des groupes thématiques, malgré les difficultés liées à la mobilisation tardive des ressources financières.

Notre combat commun pour améliorer la santé de tous

Plusieurs faits marquants ont jalonné la vie du CSIH-WCA : la création de 09 plateformes couvrant les zones anglophones, francophones et lusophones mais aussi l’organisation de divers sommets régionaux de 2021 à 2022.

À Abidjan d’abord, puis à Dakar, Praia et enfin Accra, sur divers thèmes, notamment les populations clés, le repositionnement du VIH sur l’agenda international, l’assistance technique et les approches politiques, ainsi que l’élimination du SIDA pédiatrique en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Le sommet de Dakar a été marqué par une forte mobilisation des autorités nationales et des partenaires techniques et financiers. À ce jour, ce sommet demeure d’ailleurs l’événement le plus important organisé à ce niveau de responsabilité politique dans la région.

Changement de direction

Le départ de son Directeur exécutif, M. Daouda DIOUF, vers d’autres horizons, une promotion qui honore la société civile, a été salué par le Conseil d’administration, les membres et les partenaires. Ce qui semblait être une crise avec un impact majeur sur la vie de l’Institut a été géré et régulé par la mise à disposition de Mme Nguissali TURPIN par ENDA Santé.

Notre partenariat avec l’ONUSIDA doit être renforcé et, si nécessaire, repensé. L’ONUSIDA a été le moteur de la création du CSIH-WCA. N’oublions pas cela ! L’ONUSIDA a offert son soutien, ses conseils et son engagement pour la revitalisation de notre mécanisme et la mobilisation des ressources. Lors des moments critiques, ils se sont résolument engagés à plaider en faveur du CSIH-WCA.

Malgré les difficultés rencontrées dans la fourniture de fonds, les trois dernières années ont été riches et enthousiasmantes. Je suis très fier des résultats obtenus en si peu de temps, dans un contexte difficile ; néanmoins, nous tirerons toutes les leçons possibles pour améliorer notre gouvernance. Un accent particulier sera mis sur la communication et la diffusion d’informations.

La nécessité de s’adapter aux mutations et d’assurer la durabilité

Chers camarades, le monde change, nous devrions réfléchir aux orientations stratégiques pour faire face à de nouveaux enjeux et paradigmes.

La voix des communautés, essentielle si nous voulons éliminer le VIH et le SIDA d’ici 2030, est encore faible et souvent inaudible, en raison d’un manque de coordination, de consultation et d’unification de nos voix locales et sous-régionales. Nous avons encore un long chemin à parcourir si nous voulons avoir une société civile unifiée, responsable et proactive engagée pour le bien-être de nos communautés. »

Dr Aliou SYLLA